Élections : les communes, première ligne pour le redéploiement de la biodiversité
Les communes jouent un rôle déterminant dans la protection de la biodiversité. Alors que les élections approchent à grands pas, Natagora se penche sur l'importance de ce rôle, et sur les modes d'action à la disposition des citoyens et citoyennes.
Les communes jouent un rôle déterminant dans la protection de la biodiversité. Elles ont en effet des compétences qui leur permettent de prendre des actions directes et de terrain : leur rôle est de protéger l’intérêt communal, ce qui englobe aussi la nature qui nous entoure. En se trouvant au plus près du terrain, elles sont responsables de l'état de la biodiversité locale, et à mettre en place des initiatives locales. Elles peuvent également influencer l’utilisation des territoires, en donnant par exemple accès à la chasse dans les forêts communales, ou encore en définir les modalités sur l’ensemble de leur territoire.
Dans ce cadre, la Région wallonne a mis en place un certain nombre de programmes pour les soutenir dans leurs actions comme BiodiverCité, le Contrat de rivière ou encore les subsides à la plantation et gestion des haies. Elles peuvent également bénéficier d’un soutien pour rédiger un Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) via le subside BiodiverCité. Pour la Wallonie, le graphique ci-dessous reprend d’ailleurs le taux d’adhésion des communes wallonnes à ces différents programmes.
Si vous souhaitez plus d’informations sur ces chiffres, consultez le site de la région wallonne.
Des outils par les communes, pour les communes
Les communes ont aussi des capacités d’action qui leur sont propres : par la façon dont elles aménagent le territoire et gèrent leurs espaces verts, elles contribuent à la création de refuges pour la faune et la flore locales. Elles peuvent, par exemple, intégrer des critères de biodiversité dans leurs guides d’urbanisme et leurs schémas de développement communal.
Ces deux derniers outils sont particulièrement importants. Les schémas de développement communaux d’abord : ceux-ci devront être adaptés pour refléter la réforme du schéma de développement territorial (SDT) approuvé par le gouvernement wallon en avril dernier. Cette réforme définit, entre autres, le concept de centralité, c'est-à-dire des zones qui comportent une certaine concentration en logements, offrent des activités, équipements piétons et cyclistes et des services de base en suffisance ainsi qu’une desserte en transport collectif. Le SDT prévoit également des mesures pour limiter l’étalement urbain et réduire l’artificialisation des terres. Dans leurs schémas de développement communaux, les communes auront l'opportunité de définir elles-mêmes ces centralités, et donc d’assurer un niveau d’ambition suffisant. Et celui-ci est nécessaire : d’après l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS), entre 1985 et 2023, les terrains artificialisés (sans les espaces non cadastrés) ont connu une croissance d’environ 588 km², ce qui correspond à une artificialisation moyenne de 15,5 km²/an !
Un autre outil important dans les mains des communes est le guide communal d’urbanisme. Entre la rénovation des vieilles bâtisses et la construction de nouveaux bâtiments modernes, la biodiversité dans nos villes et villages peut en pâtir. Pour inverser cette tendance, des mesures peuvent être mises en place par les maîtres d’ouvrage : les murs et toitures peuvent être végétalisés, et moyennant quelques aménagements, de nombreuses espèces d’oiseaux, de mammifères, d’insectes et d’arthropodes peuvent trouver refuge dans les murs, façades, caves et greniers des bâtiments, ainsi que sous les ponts, dans les tunnels et les souterrains. Pour assurer cette protection, les communes peuvent mettre à jour leur guide communal d’urbanisme, qui dicte les mesures à prendre lors de la rénovation ou de la construction de nouveaux bâtiments ainsi que leurs abords. Natagora propose d’ailleurs un accompagnement aux professionnels du bâtiment pour encourager la biodiversité dans le bâti.
De l’importance de donner sa voix pour protéger la biodiversité
Vous l’aurez compris, les communes ont pleinement un rôle à jouer dans la protection de la biodiversité. Les élections communales sont un moment charnière pour les citoyens et citoyennes qui veulent faire entendre la voix de la biodiversité. C’est le moment d’agir pour que les décisions futures intègrent les besoins et les aspirations des habitants, dont les questions de biodiversité.
Faire entendre sa voix peut se faire d’une multitude de façons : en échangeant avec vos voisins et les services de proximité, en interpellant les candidats aux élections ou en évaluant ce qui a été fait au niveau local. Des outils démocratiques sont également mis en place pour faciliter la discussion avec les élus. Au niveau communal, il est toujours possible de lancer une interpellation citoyenne à votre collège ou conseil communal, ou proposer à certains mandataires de le faire. Vous pouvez toujours exiger de la majorité en place, lors du prochain conseil communal, de présenter un bilan des actions en faveur de la nature sous cette législature.
Mais il existe pleins d’autres manières de créer la discussion dans votre commune. Chez Natagora, ce sont nos volontaires qui sont aux commandes pour les élections communales. Forts de leur expertise locale, certains d'entre eux ont prévu des actions, déjà passées ou à venir. Découvrez les éventuelles actions organisées près de chez vous !