Pollution lumineuse : appel à préserver la nuit

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Namur, le 24 octobre 2025. Alors qu’on s’apprête à changer d’heure ce weekend, la question de l’éclairage nocturne revient sur le devant de la scène. Après avoir éteint les lumières pendant la crise énergétique, certaines communes rallument l’éclairage entre minuit et 5h du matin. Pour Natagora, c’est une erreur, pour la santé de la faune et de la flore, mais aussi pour nous les humains.

Certaines communes envisagent de rallumer l’éclairage public la nuit, après l’avoir coupé depuis la crise énergétique en 2022 (1). Les raisons avancées ? Le passage à l’heure d’hiver, la baisse des coûts grâce au remplacement des anciens éclairages publics par des LED et l’expression d’un sentiment d’insécurité la nuit. Pourtant, le lien entre obscurité et criminalité est loin d’être établi (2).

En revanche, on parle peu des effets de la pollution lumineuse sur la santé, qui eux, sont largement documentés. En voulant illuminer la nuit, nous déréglons des cycles naturels essentiels, avec des impacts néfastes pour la santé de la faune et la flore, et pour la nôtre.

La faune et la flore d’abord : la nuit est le royaume de nombreuses espèces. Environ 30% des vertébrés et 65% des invertébrés sont nocturnes et/ou crépusculaires (3). La pollution lumineuse altère leur rythme naturel, avec de nombreuses conséquences sur leur croissance et leur comportement. Les oiseaux et les chauves-souris y sont particulièrement sensibles.

Mais l’éclairage artificiel nocturne a également des impacts sur la santé humaine : la pollution lumineuse, qui s’infiltre dans nos maisons, perturbe notre rythme biologique avec des conséquences multiples comme des troubles du sommeil, de l’humeur et une augmentation des risques de maladies cardiovasculaires et de cancers (4). Or, aujourd’hui, 99% des Européens vivent sous un ciel nocturne pollué par la lumière (5).

Alexia Vandenbergh, chargée de plaidoyer Nature chez Natagora, a réagi : “L’éclairage nocturne représente une pollution encore trop négligée par les autorités locales. Des communes appliquent déjà l’extinction complète entre minuit et 5h du matin ou prennent des mesures pour limiter les impacts sur la faune et la flore. Dans ce contexte de restriction budgétaire, nous appelons toutes les communes à faire de même”. 

Parmi les mesures possibles, en plus d’éclairer uniquement quand c’est nécessaire, il est possible d’opter pour des luminaires avec détecteurs de mouvements ou d’utiliser des lampes adaptées au rythme des espèces, dont les chauves-souris. Les communes peuvent également interdire l’utilisation d’éclairage pour les enseignes commerciales la nuit. 

Alexia Vandenbergh, chargée de plaidoyer Nature chez Natagora, conclut : “Couper l’éclairage entre minuit et 5h du matin, c'est nous garantir le droit à un repos de qualité et offrir un répit bien nécessaire à la nature, déjà fragilisée par les activités humaines pendant la journée”.

Photos : jplenio Pixabay