La plus belle prairie wallonne est à Ouffet
Natagora, la Fugea et Natagriwal ont remis aujourd'hui, à la Foire agricole de Libramont, les prix de leur concours “Qu'elle est belle ma prairie !”. Le premier prix revient à Sébastien Demoitié, agriculteur en province de Liège. Le deuxième prix est décerné à Sophie Van Parijs, éleveuse à Braine-l’Alleud (Brabant wallon).
Premier prix : Sébastien Demoitié
La parcelle qui remporte le concours est un pré-verger d’environ 1,4 ha, engagé en mesures agro-environnementales et climatiques et pâturée une première fois au printemps, puis par les génisses pour leur première mise à l’herbe. Ici, l’agriculteur a mis en place des zones refuges pour l’entomofaune (orties), des nichoirs et des tas de bois. On y observe pies-grièches écorcheurs, buses, milans royaux et hirondelles de fenêtre.
Le jury a apprécié les aménagements qui avaient été mis en place sur la prairie. Il a également noté la valorisation faite de la prairie : les aménagements, le verger, le fait de profiter des lisières. On sent que l’agriculteur souhaite maintenir une production tout en l’intégrant au mieux dans son système. La réflexion sur la valorisation est profonde. Le jury a également apprécié le message délivré par l’agriculteur “L’arbre est au cœur de l’exploitation”, la pratique d’un pâturage dynamique dans le verger et le bel engagement en mesures agro-environnementales et climatiques.
Sébastien Demoitié a repris l’exploitation familiale d’Ouffet en 2006. À 43 ans, il travaille seul sur l’exploitation et élève 200 vaches laitières en bio sur 140 ha, dont 60 de prairies permanentes. À la reprise de l’exploitation, l’objectif était d’atteindre l’autonomie fourragère et d’accélérer la restauration de la biodiversité sur la ferme par l’agroécologie et la remise de l’arbre au cœur de l’exploitation. Passionné d’arbres, Sébastien Demoitié a planté 2 km de haies, 90 arbres fruitiers et plusieurs alignements de saules têtards.
Sébastien Demoitié remporte un bon d’une valeur de 1 000 € destiné à l'achat d'un animal. Il a choisi une génisse Montbéliarde.
Deuxième prix : Sophie Van Parijs
Sophie Van Parijs a présenté au concours une prairie de 18 ha en un seul bloc, permanente depuis deux générations. La parcelle est fauchée une fois par an et pâturée du mois d’avril au mois d’octobre. La prairie, qui n’est ni fertilisée ni désherbée, présente surtout du ray-grass, mais l’agricultrice espère la diversification de la flore à la suite de l’arrêt de l’engrais. La faune, elle, est en revanche variée : beaucoup d’hirondelles et de chauves-souris, la chevêche, la hulotte et l’effraie sont présentes sur la ferme. Le bois contigu à la prairie attire chevreuils et blaireaux. Pour favoriser la biodiversité, Sophie Van Parijs replante des arbres et des haies. L’un de ses prochains objectifs est aussi de creuser des mares.
Le jury a souligné que le prix attribué était un prix d’encouragement pour motiver cette jeune agricultrice à conserver cette prairie permanente de 18 ha en plein Brabant wallon. Le système proposé est un système en recherche de transition agroécologique.
Sophie Van Parijs a 31 ans. Elle est agricultrice à Braine-l’Alleud et travaille seule sur la ferme de ses parents (105 ha), qu’elle a reprise il y a un an suite au décès de son père. Concernée par la biodiversité, elle a engagé l’exploitation dans l’agriculture raisonnée, divisé par trois la taille du troupeau (des Blanc-bleu belges allaitantes), stoppé l’utilisation d’engrais au printemps et introduit des techniques de conservation des sols.
Elle remporte un bon de 500 € à faire valoir dans les établissements Terwagne de Ciney.
Face aux crises combinées du climat et de la biodiversité, face aux innombrables enjeux de sécurité alimentaire, de santé publique, d'environnement auxquels est confronté le secteur agricole, il est plus important que jamais de mettre en avant les agriculteurs et agricultrices exemplaires qui apportent des solutions concrètes et montrent qu'une transition agroécologique rentable et favorable à la nature est possible et existe déjà en Wallonie. C’est l’objectif du concours “Qu’elle est belle ma prairie !”, organisé conjointement par la FUGEA, Natagora et Natagriwal.
