La nature s’autogère au Marais de Chapelle, à Lasne

Publié le mer 21/06/2023 - 09:54

Grâce au soutien de nombreux donateurs, 6 hectares de terrain humide et marécageux ont pu être acquis dans la vallée de la Lasne. Dans une région sous pression, le site est appelé à devenir une pièce maîtresse d’un maillage écologique précieux, englobant déjà plusieurs réserves gérées par Natagora. La réserve est gérée par des hôtes un peu particuliers…

Découvrez les hôtes de la réserve

Julien Taymans, président de Natagora Brabant wallon, décrit le site du Marais de lChapelle avec enthousiasme : « On est dans un fonds de vallée humide qui n’a jamais été très intensifié, si bien qu’on y trouve encore des espèces de faune et de flore caractéristiques des zones humides, notamment d’anciennes prairies de fauche ».

Un site géré par des castors 

Autre particularité de la réserve : sa gestion très peu interventionniste. « Bien souvent, nos réserves sont conçues pour protéger des espèces liées à d’anciennes pratiques agricoles », rappelle Julien. « On y met alors en place du fauchage tardif ou du pâturage extensif. Ici, l’objectif sera au contraire d’avoir des espaces qui évoluent librement. »

Sans intervention ? Pas tout à fait. Le site est occupé par une famille de castor. « Le castor est un véritable ingénieur aquatique, qui aménage le milieu à la manière qui lui convient, en augmentant le niveau des eaux. » En seulement quelques années, les rongeurs ont métamorphosé le site, transformant un ancien champ en un magnifique marais qui accueille une profusion d’oiseaux, amphibiens et libellules.

Pression foncière 

L’avifaune est particulièrement fournie avec des nicheurs remarquables comme le râle d’eau ou la menue bouscarle de Cetti, ainsi que divers migrateurs hivernant ou de passage, dont la sarcelle d’été et le canard pilet.

Mais, la région n’attire pas que la faune et la flore ! « Le Brabant wallon subit une forte pression foncière, la nature y a vraiment besoin d’aires protégées », souligne Julien Taymans. Actuellement, à peine 0,2% du territoire y est protégé sous statut de réserve naturelle.

Cette 18ᵉ réserve Natagora en Brabant Wallon est donc un pas important pour la sauvegarde de la biodiversité brabançonne.

Photos : Bernard Brochier