Des fleurs surgies du passé à Wyompont

Publié le mar 13/12/2022 - 15:21

Les 16 hectares de la réserve de Wyompont, acquis en 2020, s’inscrivent dans un vaste projet qui redonne à la Haute Ardenne ses couleurs d’autrefois, égayées par le vol des papillons et le chant des oiseaux des prés. Un projet qui porte déjà ses fruits (ou plutôt ses fleurs).

Il n’y a pas si longtemps, la Haute Ardenne offrait un visage bien différent de ses mornes alignements de conifères. Un paysage de landes et de prairies maigres, sillonnées de vallées bordées de prairies fleuries, qui accueillait une diversité florale et faunique unique, s’épanouissant en harmonie avec le bétail et les humains.

Projet européen

C’est ce paysage qui reprend vie aujourd’hui à Wyompont, dans l’une des zones les plus reculées de la vallée de l’Ourthe. Grâce à vos dons, 16 hectares ont été acquis et restaurés dans le cadre du projet européen LIFE Nardus.

Ce projet tire son nom du nard, graminée typique des milieux ouverts au sol pauvre. Initié en 2016, il se clôture en 2023, avec la protection de quelque 250 hectares de zones à haute valeur biologique dans les Ardennes orientales.

Gestion différenciée

Jadis entretenus par les troupeaux itinérants et la fauche, ces milieux ont disparu quand ces méthodes agropastorales ont fait place à l’agriculture mécanisée ou, lorsque le relief ne le permettait pas, à l’enrésinement.

À Wyompont, Natagora combine trois approches de gestion :

  • dans la partie supérieure plus plane, une gestion mécanisée sera assurée ;                   
  • les zones moyennement pentues (50% du site) seront gérées par pâturage extensif, grâce aux accords conclus avec des éleveurs ;
  • le reste du site, trop humide ou escarpé, est laissé à son évolution naturelle.
     

En 2021, les milieux ouverts ont été défrichés et ensemencés avec des graines provenant de sites protégés de la région. Durant l’automne 2022, des clôtures ont été posées pour les troupeaux.

Retour d’une flore typique

Il est certes un peu tôt pour dresser le bilan, mais cela ne nous empêchera pas de nous réjouir des premières observations, qui relèvent un cortège de plantes typiques, dont le rhinanthe à petite fleur, le fenouil des Alpes et la grande marguerite.

Nul doute que le site devrait trouver grâce aux yeux de nombreux papillons et oiseaux rares ou menacés, comme le tarier des prés, la pie-grièche grise ou l’alouette lulu.