Budget wallon : un signal encourageant, en attendant le vrai tournant
Namur, le 14 octobre – Le gouvernement wallon a bouclé la semaine passée son conclave et a présenté les grandes lignes du budget 2026. L’exercice budgétaire avait été douloureux pour la nature l’année passée, avec une coupe de 17 millions du budget annuel de la protection de la nature. Ce nouveau budget réduit cette coupe, en prévoyant 5,5 millions d’euros supplémentaires par an, et ce, jusqu’à la fin de la législature. Dans un contexte de réductions budgétaires, cet effort est signal positif : le gouvernement reconnaît que la nature mérite des moyens et qu’il y a urgence à agir.
Mais cet engagement, encore modeste, reste loin des besoins nécessaires pour enrayer le déclin du vivant et mettre en œuvre le futur Plan national de restauration de la nature, attendu par la Commission européenne. L’accord de gouvernement prévoit de protéger 5 % du territoire wallon : il faut désormais se donner les moyens de cette ambition.
Les chiffres ne laissent pas place à l’interprétation : en Wallonie, plus de la moitié des oiseaux des champs ont disparu, et 95 % de nos habitats naturels sont en état défavorable. Les sols s’érodent et les zones humides disparaissent. Ces constats scientifiques se traduisent par des conséquences concrètes pour les Wallons et Wallonnes : sans zones humides, plus de protection naturelle contre les inondations ; sans insectes, plus de pollinisation ; sans arbres et espaces verts, des étés plus étouffants et un air plus pollué.
Alors que les Parcs nationaux avaient formulé des demandes précises pour consolider leur financement, ils ne sont pas mentionnés dans la communication du gouvernement. C’est un signal préoccupant pour ces projets emblématiques, véritables piliers de la restauration et de la valorisation de la biodiversité wallonne, mais aussi leviers importants pour le développement touristique et la fierté régionale.
Le projet de budget passe désormais entre les mains du Parlement. Nous appelons les députés à interpeller le gouvernement sur les besoins pour la biodiversité, et sur plus de garanties sur la pérennisation des Parcs nationaux. C’est à cette condition que la Wallonie pourra véritablement respecter ses engagements européens et préparer un avenir vivable.