Y aura-t-il beaucoup plus de mésanges bleues dans nos jardins cet hiver ?
Chaque année, des milliers de personnes participent au Grand Recensement des oiseaux de jardin organisé par Natagora et permettent aux scientifiques d’observer l’évolution des populations d’oiseaux en hiver sur le long terme. L'édition 2026, qui se tiendra les 31 janvier et 1ᵉʳ février, ne déroge pas à la règle !
Vous faites partie des nombreux citoyens et citoyennes à observer votre jardin en hiver ? Retenez les dates du week-end du 31 janvier et 1ᵉʳ février 2026, consacré au Grand Recensement des oiseaux de jardin de Natagora. En effet, une migration de mésanges bleues absolument exceptionnelle a déferlé sur le nord-ouest de l’Europe en début d’automne. Natagora compte sur la mobilisation des observateurs et observatrices pour mesurer l’impact de ce phénomène inédit sur les populations hivernantes présentes dans nos jardins.
Une migration exceptionnelle : des dizaines de milliers de mésanges en mouvement
La mésange bleue est généralement considérée comme sédentaire chez nous. Pourtant, durant le mois d’octobre, les Pays-Bas, la Belgique et le nord de la France ont vu affluer des dizaines de milliers d’individus provenant probablement de l’est de l’Europe… 32.000 individus ayant été observés le 18 septembre dernier en Estonie. Un mois plus tard, aux Pays-Bas, près de 2 500 mésanges bleues ont été capturées en une journée sur l’île de Vlieland, dont 15 étaient baguées : 7 en Lituanie, 4 en Russie, 2 en Allemagne, 1 en France et 1 en Belgique.
Si de telles migrations de mésanges ne sont pas courantes, elles peuvent être motivées par une année de reproduction favorable, suivie d’un déficit de nourriture dans leurs zones d'origine.
Cet afflux automnal se fera-t-il ressentir dans nos jardins cet hiver ?
La mésange bleue n’est pas un migrateur régulier : bien que certaines populations — notamment celles provenant d’Europe centrale ou de zones au climat rigoureux — effectuent des déplacements partiels, la majorité des individus reste sédentaire près de leur territoire de nidification. La sélection naturelle n’a donc pas favorisé le développement de traits permettant de longs voyages si bien que le vol et la physiologie de cette espèce sont davantage adaptés à la vie locale qu’aux migrations lointaines. Donc forcément, la mer du Nord constitue pour elle une véritable barrière. Cela explique pourquoi de très nombreux oiseaux ont convergé vers nos régions avant d’y rester temporairement. Mais ces milliers d’individus vont-ils hiverner chez nous, vont-ils repartir ou l’ont-ils déjà fait ?
C’est là que les sciences citoyennes, et le Grand recensement des oiseaux de jardin de Natagora, trouvent tout leur intérêt. Grâce aux milliers de participants chaque année, les scientifiques disposent de plus en plus de données permettant de suivre l’évolution des populations d’oiseaux. Peut-être pourront-ils trouver un début de réponse au phénomène de cet automne.
« L’invasion de mésanges bleues observée cet automne est un phénomène rare, que nous n’avions jamais documenté à une telle échelle. Le Grand Recensement des oiseaux de jardin est une occasion unique de mesurer l’éventuelle présence accrue de ces oiseaux dans nos jardins. Chaque observation compte ! », explique Anne Weiserbs, ornithologue chez Natagora.
Plus de 20 années de données analysées !
Vos observations comptent réellement ! En 2025, Natagora a publié dans la revue scientifique Aves une analyse approfondie de ces 20 années de recensement. Cela a été possible grâce aux centaines de milliers de données récoltées toutes ces années. Pour partager les principaux résultats de ce travail de longue haleine, Natagora proposera un webinaire gratuit le mardi 20 janvier prochain à 20h. De plus amples informations suivront dans les prochaines semaines.