Un plan d’action pour les pollinisateurs

Publié le lun 30/03/2020 - 16:05

Après quatre ans d’étude des pollinisateurs sauvages à travers les frontières de Flandre, Wallonie et France, le projet Sapoll - Sauvons nos pollinisateurs - se clôture fin mars. Il a permis une mobilisation exceptionnelle autour de ces espèces menacées et propose un ambitieux plan d’action.

Le projet a vu le jour car les pollinisateurs de nos régions représentent une ressource précieuse mais fortement menacée. Plusieurs centaines d’espèces réparties en trois groupes (les abeilles, les syrphes et les papillons) participent à la pollinisation de nos plantes à fleurs sauvages et cultivées. Cependant, celles-ci subissent les conséquences d’une activité humaine croissante et globalement négative. Afin de contribuer à la protection de ces groupes clés, il était essentiel de mettre en place une organisation transfrontalière qui permette de mener des actions coordonnées et de bénéficier des synergies entre régions.

Les pollinisateurs ne s’arrêtent pas aux frontières, travaillons ensemble pour les préserver !"

Ce projet pluridisciplinaire avait pour but de sensibiliser et de conscientiser la population transfrontalière, mais aussi d’initier et de dynamiser les actions de conservation du cortège pollinisateur de la zone transfrontalière. De multiples actions ont ainsi été entreprises au travers de trois axes majeurs afin de contribuer à cet objectif ambitieux et ô combien essentiel !

  • Découvrir : les partenaires des trois versants ont activement collaboré pour répondre au manque d’information et de connaissances du grand public. Citons notamment le développement d’une exposition itinérante dans les trois versants ayant attiré plus de 35 000 personnes ainsi que les 45 000 personnes touchées par le biais des multiples actions de sensibilisation réalisées.
  • Observer : l’implication du citoyen dans l’amélioration des connaissances scientifiques relève d’une importance cruciale dans un contexte de déclin de l’ensemble des pollinisateurs. Les actions menées dans le cadre de ce projet ont ainsi permis d’initier la formation de près de 600 personnes à l’identification des groupes d’abeilles et syrphes, de rassembler plus de 850 000 données en une base de données partagée et de dynamiser la récolte de données et d’informations au travers des différents programmes de sciences participatives et d’inventaires sur l’ensemble du territoire transfrontalier.
  • Agir : en parallèle de l’évaluation et la compréhension du phénomène de déclin, la mise en œuvre d’actions concrètes de conservation représente une priorité. C’est dans ce cadre qu’a été développé le Plan d’Action transfrontalier SAPOLL qui constitue la pierre angulaire de ce projet. Ce document a pour ambition de représenter un catalyseur de futures actions et innovations pour les 10 prochaines années (2019-2029) par le biais de 35 actions dédiées à (1) l’amélioration des connaissances, (2) la partage des connaissances et sensibilisation et (3) favoriser les pollinisateurs par le biais d’actions concrètes.

Associée à cela, la dynamique "SAPOLL" a aussi permis de développer un réseau transfrontalier de plus de 1 000 jardins Refuges pour les pollinisateurs qui vise à impliquer directement les citoyens pour agir à leur échelle. Pour les aider, 10 fiches pratiques relatives à la mise en place de divers aménagements (ex. prés fleuris, spirales aromatiques, haies vives) ont été développées afin de fournir le gîte et le couvert à la grande diversité d’espèces pollinisatrices de nos régions !

Cependant, le projet SAPOLL ne peut et ne doit représenter que la première étape d’une stratégie de conservation réfléchie, appliquée et développée sur le long terme. En effet, le déclin des espèces ainsi que le manque criant de connaissances sont des problématiques omniprésentes dans nos régions et peu de réponses concrètes ont été apportées à ce jour. Ce Plan d’Action représente donc une clé pour agir mais nécessite d’être considéré et appliqué par l’ensemble des acteurs du territoire afin de pouvoir durablement changer la donne. C’est donc à nous de jouer !