À la recherche du crapaud accoucheur

Publié le ven 30/03/2018 - 09:13

Étonnant crapaud dont les œufs sont portés en cordon par le père, l’alyte accoucheur se fait rare dans nos campagnes. Natagora lance une enquête pour vérifier l’état de sa population. Participez !

Un crapaud "papa poule"

L’alyte, ou crapaud accoucheur, doit son nom à une particularité rare chez nos amphibiens : non seulement le mâle "aide" la femelle à pondre mais il s’occupe également des œufs. Pendant plusieurs semaines et plusieurs fois par an, il porte ainsi à la base de son dos un ou deux cordons d’œufs qu’il met un point d’honneur à conserver dans des conditions favorables à leur bon développement. Lorsqu’ils sont suffisamment vigoureux pour nager parfaitement, ce "papa poule" dépose les têtards dans la mare où ils deviendront adultes.

La Wallonie, garante de la survie de l'espèce

Notre crapaud accoucheur a malheureusement disparu depuis longtemps de la région de Bruxelles-Capitale, où des introductions plus ou moins volontaires ont toutefois eu lieu dans quelques jardins. Par contre, la Wallonie a une responsabilité importante par rapport à la survie de l’espèce. Notre région partage en effet avec certains départements français le privilège d’abriter une de ses plus fortes populations. Ailleurs, l’alyte accoucheur est très rare (Flandre, Pays-Bas…) ou en forte régression (Allemagne, Suisse, Espagne…).

Depuis quelques années, il semble que l'on soit confronté à une diminution des populations dans certaines zones de Wallonie. Le crapaud accoucheur a notamment fortement régressé en Brabant wallon où seuls quelques sites l’abritent toujours. À l'inverse, au Pays de Herve ou en Hainaut, des populations apparemment en bonne santé se maintiennent. Les raisons de ces situations contrastées ne sont pas toujours comprises par les spécialistes.

Natagora enquête

Pour tenter d’y voir plus clair, Raînne, le pôle "amphibiens et reptiles" de Natagora lance une enquête afin de vérifier si notre crapaud accoucheur est toujours présent dans les quelques 869 sites renseignés par ses observateurs depuis 1985. Chacun peut y participer car, s’il est souvent difficile à observer, son chant est impossible à confondre. Constitué d’une répétition de "toû" flûtés, il égaie les soirées printanières de nombreux villages et quartiers, dont les habitants n’imaginent souvent pas qu’il puisse provenir d’un batracien.