Des chauves-souris et des hommes

Publié le ven 11/08/2023 - 14:55

Le dernier samedi d'août, au travers de balades nocturnes, d'animations pour enfants, de films, d'expositions et de bien d'autres activités, la Nuit européenne des chauves-souris, organisée par Natagora en Wallonie et à Bruxelles, invite petits et grands à rencontrer ces mammifères volants. Cet été, les volontaires de l’association se penchent sur la question cruciale de l’accueil de ces petits êtres sous nos toits.

À l’heure où la biodiversité est gravement affaiblie à l’échelle planétaire, où les dérèglements climatiques nous imposent d’isoler nos habitations, il est urgent de favoriser à chaque occasion l’accueil de la nature dans nos réalisations et d’être écologiquement solidaire avec les autres formes de vie, telles que les chauves-souris, y compris dans notre environnement de proximité.

Eptesicus Serotinus sortant d'une toiture

 

Le samedi 26 août, en Wallonie et à Bruxelles, les volontaires du pôle Plecotus de Natagora offrent au grand public une Nuit européenne des chauves-souris spéciale "bâti bat’s". À travers des animations diverses, ils initieront tout un chacun aux bonnes pratiques pour cohabiter avec ces étonnants mammifères volants. Car malgré le rôle essentiel qu’elles jouent dans l’écosystème et les avantages qu’elles procurent à la société humaine, les chauves-souris sont encore trop souvent perçues comme indésirables.

Rhinolophes, pipistrelles, murins… sous ces noms étranges se cachent en Belgique 24 espèces de chauves-souris dont une grande partie sont liées à l’homme et ses constructions. Le territoire urbanisé constitue une importante composante de leur habitat et terrain de chasse. Diabolisés, ces petits mammifères sont pourtant de mœurs paisibles et s’avèrent être des colocataires de choix qui nous débarrassent à moindres frais des mouches, moustiques et autres invertébrés dont elles se nourrissent.

Articuler politiques de rénovation énergétique et écologie

Pour répondre aux enjeux climatiques, l’une des préconisations principales concerne la construction de bâtiments passifs ou encore l’isolation hermétique des bâtiments anciens. Outre la disparition de gîtes et proies générée par la destruction des milieux naturels lors de ces nouvelles constructions, l’isolation et la rénovation des habitations existantes causent également préjudice aux colonies de reproduction et aux individus en hibernation. L’injonction de réduire les déperditions thermiques a souvent pour conséquence de détruire les niches dans lesquelles les chauves-souris trouvent refuge.

Rhinolophus Hipposideros sous toiture

 

Différents aménagements de gîtes peuvent pourtant être facilement incorporés aux structures mêmes des bâtiments sans remettre en question leur solidité ou leur nouvelle fonction énergétique. Des gîtes bien conçus permettent en effet d’accueillir les chauves-souris avec tous les bienfaits que l’on connaît, comme la régulation naturelle des moustiques, eux-mêmes favorisés par le réchauffement des températures dans les villes.

Ce 26 août, Natagora entend conscientiser le plus grand nombre aux enjeux de la biodiversité dans le bâti, et plus particulièrement à la bonne cohabitation avec les chauves-souris. Une soirée riche en conseils, mais aussi en découvertes grâce aux sorties de terrain en compagnie d’experts.