Laissons planer le milan!

Publié le lun 25/02/2019 - 14:02

Le milan royal est un des plus spectaculaires oiseaux nicheurs de Wallonie. Son vol majestueux, sa maitrise parfaite des airs et ses couleurs contrastées ne laissent personne indifférent. Il ne niche régulièrement dans notre pays que depuis une quarantaine d’années. Mais il y a établi un de ses plus solides bastions européens, en particulier dans les régions herbagères des communes germanophones.

Et c’est là un étonnant paradoxe : l’espèce est en déclin dans une partie de l’Europe. Elle est d’ailleurs classée « à la limite d’être menacée d’extinction » selon la liste rouge mondiale UICN/BirdLife. Or, en Wallonie, la population semble pour l’instant en très bonne santé et les densités des reproducteurs dans les cantons de l’est figurent parmi les plus élevées pour l’espèce. Cette situation nous confère une responsabilité particulière : assurer la pérennité voire le développement de ce noyau reproducteur significatif à l’échelle européenne.

Pour y parvenir, il est important de bien comprendre les éléments du paysage qui favorisent ce rapace, afin d'éviter un retournement de situation et, peut-être, d'inspirer des actions de conservation pour d'autres régions où le milan est en moins bonne posture. Il nous faut donc répondre à plusieurs questions et, notamment :

  • Quels facteurs favorisent le succès reproducteur de ce rapace ? Chez nous, l’espèce semble liée à la pratique de l’élevage bovin à petite échelle (prairies, petits villages et bocages riches en proies). Mais les éléments déterminants de cette relation doivent être précisés.
  • La principale menace sur l’espèce concerne les empoisonnements, surtout constatés en France et en Espagne. Où les milans belges passent-ils donc l’hiver et de quoi dépendent-ils pendant la mauvaise saison ?
  • Comment faire cohabiter les éoliennes et ce grand planeur ? Un projet financé par la Wallonie nous a déjà permis de développer des premières recommandations concrètes en ce sens. Il faut maintenant les affiner.

Pour répondre à ces questions cruciales, Natagora fait appel à votre soutien. Nous cherchons en effet à financer une étude basée sur une technologie révolutionnaire qui nous permet de suivre en détail les milans tout au long de l’année. Des balises GPS ont été placées sur le dos d'une dizaine de milans. Il nous faut maintenant les suivre et collecter les données spatiales afin de les croiser avec d'autres sources d'informations, comme l'occupation du sol et les habitats, de manière à comprendre comment notre rapace tire parti de son territoire. Nous estimons qu'environ 3 000 € sont nécessaires pour suivre un oiseau pendant toute une année et nous apporter des informations sur les habitats qu'il utilise pendant la saison de reproduction, la migration et l'hivernage.

La Wallonie est une fantastique région modèle pour comprendre l'écologie du milan royal. Nous avons plus que jamais besoin de moyens pour continuer le suivi, analyser leurs déplacements, les dangers qu’ils rencontrent. Aidez-nous à financer ce projet !