Réserves naturelles

Les réserves naturelles ont pour objectif d’assurer une protection aux milieux naturels remarquables et aux espèces menacées. La réserve naturelle est le statut de protection juridique le plus fort et le plus durable prévu par la législation. Dans une réserve naturelle, la nature est "strictement" protégée dans le sens où sa protection est LA priorité, contrairement aux autres régimes de protection (les sites Natura 2000 par exemple) où celle-ci doit être un compromis avec d’autres préoccupations et usages (agriculture, sylviculture, chasse, pêche, activités de loisirs).

Les réserves naturelles sont surtout importantes pour protéger les espèces spécialistes (dépendantes de conditions écologiques très particulières) et à faible capacité de dispersion (comme les plantes, les invertébrés, les amphibiens et les reptiles). En Wallonie, on estime que 30 à 40% des espèces de plantes supérieures et des papillons de jour sont désormais dépendantes des réserves naturelles. Certaines espèces ne subsistent plus que là !

Découvrez les réserves de Natagora.

Certaines activités agricoles sont bien présentes dans les réserves naturelles de Natagora, en particulier pour l’entretien des milieux ouverts. Plus de 200 agriculteurs wallons participent désormais à l’entretien de parcelles aux quatre coins du territoire wallon. Bien entendu, ce sont des pratiques "douces" qui sont réalisées, telles que le fauchage tardif ou le pâturage extensif. Ces collaborations "win-win" sont des occasions intéressantes de dialogue entre agriculteurs et protecteurs de la nature.

La gestion des réserves naturelles se fait au cas par cas : tout dépend des milieux et espèces à protéger. La première étape de la vie d’une réserve naturelle est donc généralement d’établir le plan de gestion du site, lequel identifie les priorités et enjeux de conservation.

La protection des milieux forestiers est généralement assez simple : le plus souvent, on les laisse simplement évoluer spontanément. Par contre, quant il s'agit de milieux de landes, de prairies ou de pelouses à maintenir ou restaurer, des interventions de gestion sont programmées.

Nos réserves naturelles sont gérées par de nombreux acteurs tant professionnels que volontaires. Les tâches à réaliser sont multiples et diversifiées : inventaires, préparation et mise en œuvre de travaux de gestion, développement de partenariats, gestion par pâturage, suivi biologique de l’évolution des milieux, surveillance, etc… Venez y participer lors d'une gestion près de chez vous.

Non, il faut éviter de placer des ruches dans les réserves naturelles. En effet, les abeilles qui vivent dans les ruches sont des animaux domestiques, or le rôle des réserves naturelles est de conserver les espèces sauvages. Il est aujourd’hui largement démontré que la cohabitation entre les abeilles sauvages et les abeilles domestiques pose de nombreux problèmes :

  • compétition pour la récolte de nectar et de pollen
  • diminution du succès reproducteur de certaines abeilles sauvages en présence d’abeilles domestiques
  • agression de certaines espèces d’abeilles sauvages par l’abeille domestique
  • transmission de pathogènes de l’abeille domestique vers les abeilles sauvages
  • etc.

Il en résulte une diminution significative de la fréquence et de l’abondance des abeilles sauvages en présence de l’abeille domestique. On constate aussi une perturbation des communautés végétales due au prélèvement trop important de pollen et des dégâts occasionnés sur les fleurs par l’abeille domestique. Enfin, il y a une perturbation des patrons de flux de pollen entre plantes impliquées dans des interactions hautement spécialisées avec les pollinisateurs sauvages.

Le Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature a exprimé en juillet 2016 son opposition à l'installation de ruches dans et à proximité des réserves naturelles.

Natagora suit cet avis et, sauf très rares exceptions, est donc opposé à l’installation de ruches dans ses réserves naturelles. Les réserves naturelles de Wallonie représentant moins d’1% du territoire, plus de 99% de celui-ci restent disponibles pour la pratique de l’apiculture. Cette dernière n’est donc nullement mise en péril.

Les projets de sauvegarde de l'abeille noire ont tout leur sens, au même titre que la préservation des races menacées d'élevage ou des variétés anciennes cultivées, mais il convient également d’éviter de les localiser au sein des sites protégés.

Non, c’est totalement interdit. Pour plus d’informations, consultez le règlement de police à ce sujet.

Les réserves trop petites, non aménagées ou trop sensibles ne sont pas ouvertes au public afin de préserver la biodiversité qu’elles abritent.

Vous retrouverez toutes les activités proposées dans les réserves Natagora sur la page "Découvrir nos réserves".

Les réserves naturelles gérées par pâturage comportent des habitats que nous voulons maintenir ouverts ou semi-ouverts, des prairies ou des "pelouses" avec une végétation très basse, quelques arbres, arbustes et bosquets. L’exploitation des sols a beaucoup changé avec les pratiques agraires modernes, et les biotopes hérités de l’agriculture paysanne (avec un sol pauvre) et du pâturage itinérant sont devenus très rares. Ces milieux sont pourtant extrêmement riches en plantes, insectes et animaux en voie de disparition, d’où l’intérêt que leur portent les naturalistes.

L’objectif premier de la gestion d’une aire protégée par pâturage est donc bien de permettre à ces espèces menacées de se redéployer. L’élevage des animaux (moutons, chèvres, bovins, chevaux, ânes) passe en second lieu, bien qu'il soit nécessaire de l'organiser de façon efficace et rationnelle afin de rendre la gestion par pâturage durable.

Dans les réserves naturelles, en vertu de la loi sur la conservation de la nature, les activités humaines susceptibles de perturber les espèces protégées, de déranger ou détruire les jeunes, les oeufs, les nids, les terriers..., ainsi que les atteintes à la flore sont proscrites.

Ces atteintes peuvent être punies par des amendes et même des peines d’emprisonnement.

Si vous observez une infraction en cours, appelez directement la police (100) et donnez un maximum de détails sur l'infraction et sa localisation. Contactez ensuite le département de la nature et des forêts qui est compétent, que ce soit pour les réserves naturelles domaniales ou agréées (càd, celles qui détiennent le plus haut niveau de protection possible pour une réserve naturelle).

Si l'infraction est terminée, surtout dans le cas de dépôts de déchets, écrivez-nous à info@natagora.be.

NB: dans certains sites, la réserve est traversée par une route ou un chemin communal, auquel cas la circulation de motos ou quads n’est pas répréhensible.

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