Les oiseaux des champs
L’avifaune agricole est en chute libre. Découvrons ces espèces qui ont besoin d’une refonte du système agricole.

Le bruant proyer (Emberiza calandra)
Situation actuelle
Le bruant proyer est aujourd’hui l’espèce des campagnes la plus rare. En moins de 20 ans, elle a perdu plus de 90 % de ses effectifs. L’espèce est affectée par la régression des bandes herbeuses en bordure des champs. Il reste quelque 300 couples, essentiellement concentrés en Hesbaye.
Habitat
Le bruant proyer fréquente les grandes plaines cultivées. Il apprécie les perchoirs comme postes d’observation et de chant : les tas de fumier, les clôtures ou encore les épis de céréales. Il construit son nid au sol dans les cultures de froment, de pois ou de betteraves.
Alimentation
En hiver, le bruant proyer, qui est un granivore, apprécie particulièrement les graines des céréales. En période de reproduction, il capture aussi de petits invertébrés ou leurs larves, souvent dans les zones herbacées.

La perdrix grise (Perdix perdix)
Situation actuelle
La perdrix grise est une des espèces dont la diminution est la plus forte en Europe (- 7 % par an depuis 1980). En Wallonie, on estime la densité moyenne à 0,6 couple par km², soit une population de moins de 5 000 individus alors qu’il y en avait encore 15 à 20 000 couples fin des années 70.
Habitat
La perdrix grise recherche des habitats de taille moyenne, composés à la fois de parcelles céréalières, prairies extensives et zones non cultivées comme les talus, bords des champs, friches, haies, chemins enherbés… Elle apprécie la présence de plantes à fleurs comme les ombellifères (carotte sauvage, grande berce …), les haies dont les pieds sont dégagés, les jachères et les friches. Le nid des perdrix est construit à même le sol, camouflé très souvent dans les céréales ou dans les hautes herbes.
Alimentation
La perdrix chasse les insectes dans les bordures des champs et se nourrit également de graines.

L'alouette des champs (Alauda arvensis)
Situation actuelle
En Wallonie, l’alouette des champs compte aujourd’hui 23 000 couples, concentrés sur les bas plateaux intensivement cultivés de moyenne Belgique. Depuis les années 70, l’alouette des champs régresse : elle a déjà perdu plus de 60 % de ses effectifs en Wallonie.
Habitat
Originaire des steppes, l’alouette des champs affectionne particulièrement les espaces ouverts, privés d’éléments verticaux élevés pouvant être utilisés comme perchoirs par ses prédateurs tels que les corneilles et faucons crécerelles. Elle est présente dans les plaines agricoles, prairies, cultures et jachères.
Alimentation
L'alouette des champs se nourrit d'insectes et de larves, de vers de terre, et de graines et semences diverses.

Le Bruant jaune (Emberiza citrinella)
Situation actuelle
La population du bruant jaune est estimée à 29 000 couples, avec les peuplements les plus denses en Famenne, Fagne, Lorraine et Condroz. Il se maintient en relative abondance là où le bocage est encore suffisant et tire profit de certaines mesures agro-environnementales.
Habitat
Le bruant jaune est avant tout un oiseau des zones de transition vers les zones boisées. Il niche dans les milieux ouverts, parsemés de haies, de buissons et de rideaux d’arbres et bosquets, riches en insectes variés.
Alimentation
Les graines de céréales constituent l’essentiel de son alimentation. Il les trouve à même le sol, tombées d'épis murs, sur les chaumes, aux bords de champs et parfois dans les champs fraîchement ensemencés. En période de reproduction, les couples recherchent activement des insectes adultes ou des larves de coléoptères, chenilles, sauterelles et même des petites limaces et des vers de terre, essentiellement pour apporter des protéines à leurs jeunes.

La Linotte mélodieuse (Linaria cannabina)
Situation actuelle
La population de la linotte mélodieuse est estimée à 24 000 couples, avec les densités de peuplements les plus élevées en Fagne, en Famenne et en Condroz. Les semis de plantes effectués dans le cadre des mesures agro-environnementales lui sont particulièrement bénéfiques.
Habitat
La linotte mélodieuse recherche les espaces ouverts parsemés de buissons bas, de haies ou d’alignements de petits arbres où elle niche. Les densités les plus fortes se retrouvent dans les milieux prairiaux.
Alimentation
La linotte mélodieuse consomme essentiellement de petites graines des plantes adventices des cultures qu’elle prélève directement sur le plant ou qu’elle glane, le plus souvent, sur le sol. Elle exploite aussi, à l’automne, les champs moissonnés, notamment de colza.

Le Moineau friquet (Passer montanus)
Situation actuelle
Le moineau friquet était un cavernicole campagnard très répandu en Wallonie. 12 000 couples ont été recensés en 2010 mais des signes de déclin sont constatés localement depuis les années 70 et ce recul ne fait que s’accentuer.
Habitat
Le moineau friquet apprécie la proximité des villages traditionnels avec une imbrication de fermes, de jardins, de potagers, de vergers, de petites prairies souvent proches des champs. Il niche principalement dans les cavités de saules têtards, parfois dans les abris pour bétails et les vergers.
Alimentation
Le régime alimentaire du moineau friquet se compose de graines, de petites plantes sauvages et d'insectes qu'il cherche à même le sol.

La Caille des blés (Coturnix coturnix)
Situation actuelle
La caille des blés est le plus petit gallinacé (famille des poules) d'Europe. Avec 2 300 mâles chanteurs, sa population se concentre surtout dans les grandes plaines céréalières. L’abondance de l’espèce est difficile à recenser car l’entièreté du cycle reproducteur ne se déroule pas en Wallonie.
Habitat
La caille des blés apprécie les prairies, les champs de céréales ainsi que les cultures de lin ou de petits pois. Elle fait son nid au sol, parmi la végétation dense, en général dans l'herbe haute ou les céréales, à l'abri des prédateurs.
Alimentation
Au printemps, la caille des blés se nourrit essentiellement d'insectes : carabes, sauterelles, forficules et fourmis. Plus tard dans la saison, la caille mange davantage de graines. En hiver, elle hiverne en Afrique.

Le Pipit farlouse (Anthus pratensis)
Situation actuelle
Le pipit farlouse est un nicheur assez peu commun avec 3 800 couples recensés en Wallonie. La plupart des couples se trouvent en Haute-Belgique, surtout en Fagne-Famenne et en Ardenne.
Habitat
Le pipit farlouse aime les prairies humides, les landes, les tourbières et les bas-marais peu boisés, les prés abandonnés frais et dégagés. Il fréquente aussi les terrains cultivés surtout s’il y a des zones inondables, les friches et les talus herbeux dans lesquels il place régulièrement son nid.
Alimentation
Le pipit farlouse se nourrit d'insectes, larves, araignées, petits mollusques, graminées et autres plantes.

Le Vanneau huppé (Vanellus vanellus)
Situation actuelle
La population totale de vanneaux est estimée à 6 000 couples. Cette espèce, après avoir connu une progression, est de nouveau en fort déclin.
Habitat
Le vanneau huppé recherche les milieux ouverts, à végétation rase et offrant un large champ de vision. On le trouve dans une grande variété de cultures maïs, lin, pois, betteraves et chicorée. Son nid est une simple cavité à même le sol, souvent un peu rehaussée pour que l'oiseau, en train de couver, ait une bonne vue sur les alentours.
Alimentation
Le vanneau huppé se nourrit essentiellement de coléoptères, de mouches et autres insectes, mais aussi d'araignées, de lombrics, de mille-pattes et d'autres invertébrés. Il peut aussi consommer des graines de pins et des graines de diverses herbacées..

Le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus)
Situation actuelle
Le faucon crécerelle est assez commun en Wallonie, où l’effectif est estimé à environ 2 700 couples. Les zones d’abondance sont liées à la présence de terrains de chasse plus riches et plus nombreux.
Habitat
Le faucon crécerelle fréquente des milieux ouverts à semi-ouverts très diversifiés. Cultures, herbages, friches, terrains vagues, bermes autoroutières… sont autant de zones de chasse pour peu que les micromammifères y abondent.
Alimentation
Auxiliaire précieux de l'agriculteur, le faucon crécerelle se nourrit de souris, mulots, campagnols et jeunes rats, mais aussi d’ insectes et parfois de grenouilles et de vers.
Une action cofinancée par la Commission européenne :
