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Protégeons ensemble le serpent le plus menacé de Wallonie

La vipère péliade est en danger en Wallonie. Ses habitats se raréfient. Aidez-nous à lui offrir des abris pour se développer en toute sérénité.

100%
Localisation
Wallonie
1
espèce en voie de disparition
90%
des populations en déclin
1
groupe de travail dédié

Lorsque l'été touche à sa fin, quelques belles éclaircies du matin poussent sur le terrain les volontaires du groupe de travail Serpents de Natagora.

Fagne, Famenne, Ardenne... Landes à callunes, lisières forestières, friches, abords de voies ferrées, tourbières, etc. De nombreux milieux sont passés au peigne fin par une bonne vingtaine de passionnés pour suivre les dernières populations de vipères péliades en Wallonie.

Si ce serpent est un des vertébrés les plus menacés d’extinction sur notre territoire, il est également devenu un symbole de la faune sauvage wallonne au cours des dernières années.

Un serpent venimeux mais craintif

En Belgique, nous avons la chance d’avoir 3 espèces de serpents indigènes: la vipère péliade, la couleuvre à collier et la coronelle lisse.

La vipère péliade est un petit serpent de 45 à 70 cm de long, dont le corps épais se rétrécit brusquement à hauteur de la queue. Elle est reconnaissable à la bande longitudinale en zigzags qui traverse de manière continue son corps. Son alimentation se compose de petits mammifères tels que les campagnols et les mulots, mais également des grenouilles et des oisillons.

La vipère péliade est diurne et craintive. Elle affectionne divers environnements à végétation herbacée dense, parsemés de petites zones dégagées. On la rencontre surtout près de zones humides ensoleillées. Les lisières sont souvent des lieux intéressants pour l’espèce.

Très fidèle à son territoire, la vipère péliade s’observe régulièrement d’une année à l’autre au même endroit. On la rencontre le plus souvent, se chauffant au soleil lors de journées fraîches. Mais les températures trop élevées ne sont pas favorables à son observation.

La vipère péliade est un serpent venimeux possédant des crochets à venin. Toutefois, elle est craintive et peu agressive, elle préfèrera toujours s’enfuir lorsqu’elle est dérangée. Aucun décès lié à une morsure de vipère n’a été observé en Wallonie depuis le début du 20ᵉ siècle.

Une espèce en danger

Parmi tous nos serpents, la vipère péliade est celui dont la situation est la plus critique. Sa population a chuté fortement ces dernières années et elle est considérée comme « en danger » dans notre région. La plupart des groupes sont de taille très réduite.

Les actions de suivi permettent de mettre en évidence des zones à dédier urgemment à la protection de ce reptile. Actuellement, il n’existe plus qu’une vingtaine de petites populations dans le sud-ouest wallon, toutes isolées les unes des autres.

Il est temps d’agir !

Après des études poussées sur le sujet, d’innombrables journées de prospection, de multiples échanges entre gestionnaires de milieux naturels, la conclusion s’impose : il est urgent d’agir pour la vipère péliade ! Sans quoi, la Wallonie se verra bientôt orpheline d’une des espèces les plus emblématiques de sa faune sauvage.

Les opérations prioritaires sont la protection des derniers sites où l’espèce subsiste, la pose de clôtures contre les sangliers, et des actions de gestion qui profiteront également à une faune et une flore riche et variée.

Nos actions pour sauver la vipère péliade

Plusieurs acteurs publics et privés (spécialistes et volontaires du monde associatif, Département de la Nature et des Forêts de la Région Wallonne, Communes, Université…) ont décidé d’unir leurs forces pour mettre en place des actions concrètes au profit des derniers bastions de ce fascinant reptile.

Sur base de l’expertise de Raînne, le pôle herpétologique de Natagora, plusieurs zones prioritaires font ainsi l’objet d’un programme de mise sous statut de protection par le Département Nature et Forêt et/ou par des achats de terrain par notre association. Une belle dynamique transversale et complémentaire dont l’objectif est d’augmenter la surface des zones protégées pour garantir les résultats à long terme.

Nous avons également adopté un plan d’actions qui comporte plusieurs volets :

  • améliorer les connaissances sur l’espèce, notamment via la recherche de sites occupés et le suivi des populations,
  • effectuer diverses démarches en vue de protéger les
  • derniers sites où l'espèce subsiste,
  • gérer ces sites pour sauvegarder les dernières populations, ceci passe notamment par l’aménagement de très nombreux abris, et dans certains cas par l’installation de protection contre les sangliers.

Une espèce ciblée, de nombreux bénéficiaires

En réouvrant landes et clairières au profit de la vipère péliade, nous constatons bien souvent que de nombreuses autres espèces réagissent à leur tour très positivement : 

  • d'autres reptiles dont la discrète coronelle lisse, 
  • des papillons des milieux forestiers, 
  • des passereaux,
  • des petits mammifères comme le muscardin qui profitent des refuges constitués pour les reptiles, 
  • une flore parfois assez atypique
  • le rare Engoulevent d’Europe, un oiseau nichant au sol, fortement gêné par les nuisances de la sur-population de sanglier.

Une étude de nos spécialistes publiée dans la revue internationale Animal Conservation a d’ailleurs démontré l’impact majeur de la surabondance de sangliers sur les populations de serpents. Outre l’agrandissement de réserves existantes, les fonds récoltés pour la vipère péliade serviront aussi à la pose de clôtures autour des zones protégées, offrant ainsi la quiétude nécessaire au redéploiement des espèces ciblées.

En 2021, nous avons eu la possibilité, en collaboration avec l’Université de Liège, de faire une expérimentation sur 12 sites à l'aide de leurres en plasticine (non toxique et inodore). Cela a montré que la vipère péliade est fortement dépendante des caractéristiques de son habitat et la qualité de ceux-ci pour assurer les besoins spécifiques de l’espèce (thermiques/hydriques) de même qu’il faut diminuer la probabilité de prédation.