Depuis 1992, nous possédons un terrain situé à Hautrage, près de Saint-Ghislain, appelée la réserve naturelle des prés de Grand Rieu. Il s’agit d’une mosaïque de milieux humides au profit des oiseaux.
La réserve traversée par le Grand Courant est, aujourd’hui, occupée essentiellement par une vaste roselière encadrée d’aulnes, de saules têtards et qui accueille de nombreuses espèces d’oiseaux. Panneaux didactiques, sentiers de promenades et visites organisées permettent aux visiteurs de découvrir le site.
Un vaste étang de 10 ha
La roselière se niche dans une cuvette issue d'effondrements du sol provoqués par l’extraction souterraine du charbon. La réserve est composée d'un vaste étang d'une superficie de 10 ha. Deux grands types de milieux se disputent également le territoire : la roselière sèche, inondée uniquement lors des périodes hivernales et printanières, et la roselière humide, située le long des fossés et dans les creux, qui est inondée de façon permanente. Cette zone inondée est parsemée d’iris jaunes et de patiences d’eau, proches parentes des primevères.
Des oiseaux à gogo
Aux alentours, on retrouve quelques anciennes prairies de fauche, détrempées pendant une partie de l’année, des friches semi-ouvertes parsemées de mares temporaires, ainsi qu’un dense quadrillage d’anciens fossés de drainage.
Quelques prairies de fauche moins humides sont gérées avec l’aide de plusieurs agriculteurs locaux. Tous ces milieux attirent un merveilleux cortège d’espèces végétales et animales spécifiques.
Véritable emblème de la vallée de la Haine, le gorge-bleue est bien présent dans la réserve où nichent chaque année plusieurs dizaines de couples. On peut également y observer le phragmite des joncs, la bouscarle de Cetti ou le pipit spioncelle. Les amphibiens sont en outre très nombreux à fréquenter le site.
Sentiers didactiques pour accueillir le public
En 2020, nous avons eu la superbe opportunité d’acquérir le domaine de Grand Rieu à deux pas de Mons. Le terrain fait 24 hectares et comprend un vaste étang. Nous avons eu alors l’idée d’un projet fou : créer un zwin wallon de 100 ha en intégrant ce domaine aux prés du Grand Rieu. Cette réserve humide d’exception pourra attirer des espèces emblématiques comme la spatule blanche, le gorge-bleue ou le butor étoilé.
De nombreux aménagements et travaux de gestion ont pu être effectués grâce aux subsides obtenus dans le cadre de l'objectif 1 Hainaut (1996) puis d’un projet “LIFE Nature”. Un étang, alimenté par la nappe phréatique, a été creusé dans la tourbe. Un affût dissimulé sur ses berges permet aux observateurs d’admirer la riche avifaune du site en toute discrétion. Agrémentés de panneaux didactiques, deux sentiers de promenades invitent le visiteur à découvrir la réserve. Pour les plus curieux, une visite ornithologique printanière y est organisée chaque année.
Un ancien terril et un étang
Le domaine du Grand Rieu de près de 24 hectares s’est développé autour d’un ancien terril, fermé en 1959. Par la suite, le site a été brièvement exploité en sablière. Au cours des dernières décennies, un vaste étang de 9 hectares, ainsi que différentes mares s’y sont formées. La profondeur moyenne de l’étang est de deux à trois mètres, avec une fosse à dix mètres et quelques zones de faible profondeur.
Cette vaste propriété jouxte notre réserve des Prés de Grand Rieu, d’environ 80 hectares. En s’y accolant, la réserve peut ainsi devenir une zone humide majeure de plus de 100 hectares. Elle permettrait la liaison écologique entre les marais d’Harchies et la réserve des Marionville, au cœur de la vallée de la Haine. Toute l’attractivité biologique de la région en serait améliorée.
Actuellement, l’étang est encore lourdement pollué et il est utilisé à des fins de pêche sportive, ce qui ne favorise pas la préservation des habitats et des espèces. Un véritable travail de restauration nous y attend.
Quelques observations et constats
Le site accueille néanmoins déjà la nidification du grèbe huppé et de la poule d’eau. La présence du grèbe castagneux reste probable. Nous avons pu déjà y observer de nombreuses espèces d’oiseaux :
- La grande aigrette,
- L’aigrette garzette
- Le busard des roseaux
- Le martin-pêcheur,
- La bécassine des marais
- Le râle d’eau
Plusieurs espèces de libellules et de papillons y ont également été repérées.
Cette biodiversité est néanmoins bridée par l’abondance des grosses carpes. La jussie, une plante aquatique exotique et envahissante, prend par ailleurs énormément de place.
Le site offre de superbes opportunités pour la nature. Une réduction de la population de grosses carpes, au profit d’espèces indigènes et la limitation de la jussie favoriserait tout l’écosystème aquatique.
Des pelouses sableuses, ainsi qu’une vaste roselière, peuvent y être restaurées. Des îlots de nidification peuvent aussi être créés et de petites mares pourront être réouvertes.
Enfin, le projet prévoit un développement du rôle social et pédagogique du site à l’aide des sentiers de découvertes, agrémentés d’observatoires et de panneaux didactiques.
Facilement accessibles pour les habitants d’Hautrage, ils pourraient accueillir tant le naturaliste confirmé que le public scolaire, notamment grâce à de possibles synergies avec le CRIE d’Harchies voisin.
En mai 2021, grâce à près de 2.000 donateurs, nous avons pu rassembler 230.000€, ce qui nous a permis de nous engager officiellement dans cet achat en complétant le montant manquant.
L’aménagement de 100 hectares de zones humides
Pour le futur, nous prévoyons de beaux projets d’aménagements tels que la restauration de deux vastes roselières, propice à une faune rare et variée, l’installation d’observatoires qui assureront une immersion riche dans la vie sauvage et des circuits de découvertes parsemés de panneaux didactiques qui vous permettront de découvrir le foisonnement de la biodiversité amenée par la restauration du site.