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Contournement de Wavre : dites non à ce projet écocide !

La construction du Contournement de Wavre va détruire 9 ha de biotopes de grande valeur biologique. Soutenez-nous dans notre combat contre ce projet.

100%
Localisation
Wavre
9
hectares à protéger
2
sites de grand intérêt biologique
12
associations impliquées

Fin mai 2019, nous avons appris la décision de l’administration wallonne d’autoriser ce projet routier aberrant en lui accordant son permis d'urbanisme. Et ce, malgré plus de 4000 courriers de réclamation envoyés durant l'enquête publique !

Notre association était partie prenante d’une plateforme associative contre le Contournement Nord de Wavre (CNW), rassemblant une douzaine d’associations. Cette plateforme s’oppose depuis toujours à ce projet inutile qui causerait de graves dommages à la biodiversité et au paysage préservés de la Vallée de la Dyle.

Un permis accordé pour un projet destructeur !

Le permis a été accordé bien que l’étude d’incidence sur l’environnement ait démontré que ce projet aura d’importants impacts négatifs sur les milieux traversés et les espèces protégées ainsi que sur le paysage et les sites d’intérêt patrimonial.

Par l’intermédiaire de la Plateforme CNW, nous nous opposons fermement à ce projet destructeur et nous appelons les citoyens à se mobiliser !

Le tracé de cette route de liaison relie le zoning Nord de Wavre, à hauteur de la Noire Épine, à la N25 à hauteur de Doiceau, et traverse donc la Vallée de la Dyle de part en part.

L’étude d’incidence démontre que ce projet aura des impacts négatifs significatifs sur le milieu naturel, le paysage et le patrimoine. En effet, le projet traverse l’une des zones de la Vallée de la Dyle les mieux préservées de l’urbanisation, aux confins des communes de Wavre et de Grez-Doiceau.

Cette même étude identifie également plusieurs alternatives à ce projet de contournement, réalistes et moins coûteuses, et permettant de répondre aux problèmes de mobilité. Elle propose notamment le réaménagement des infrastructures routières existantes, dont la sortie Bierges sur la E411, et du développement d’une mobilité alternative.

Le développement de parkings de dissuasion ou covoiturage le long de l’autoroute en combinaison avec des navettes (trams/bus…) pour permettre d’accéder aux entreprises du Zoning est une solution présentant de nombreux avantages et préservant la vallée de la Dyle.

Étant donné les impacts colossaux de ce projet sur le milieu naturel et les paysages, et alors même que des alternatives existent, nous nous sommes associés à une dizaine d’associations au sein de la Plateforme CNW, en vue de s’y opposer fermement.

Le tracé et ses impacts

Le tracé envisagé traverse deux sites repris à l’inventaire des Sites de Grand Intérêt Biologique de la Région wallonne (SGIB): le Bois des Vallées et l 'Étang de Gastuche. La route passe également à proximité immédiate du Marais de Laurensart. Ce dernier fait partie du site Natura 2000 de la « Vallée de la Dyle de Wavre à Archennes » et est par ailleurs classé par la Commission Royale des Monuments, Sites et Fouilles au titre de patrimoine naturel.

Le tracé actuel évite les sites Natura 2000. Mais il faut se rappeler que le Bois de Laurensart, ainsi que le Bois des Vallées avaient été proposés par les scientifiques pour intégrer le réseau Natura 2000. Ils avaient toutefois été rejetés par les autorités wallonnes, craignant vraisemblablement que ceux-ci mettent à mal le projet routier...

L’étude d’incidences démontre que le projet engendrera la destruction directe de 9 hectares de biotopes de grande valeur biologique, dont plusieurs habitats naturels d’intérêt communautaire, concernés par la Directive européenne Habitats (Natura 2000) : 

  • les landes à bruyère dans le Bois des Vallées, 
  • la mégaphorbiaies (une formation végétale constituée de grandes herbes se développant sur des sols riches et humides. On l’appelle également friche humide),
  • les aulnaies alluviales et marécageuses dans le fond de la Vallée de la Dyle, 
  • les hêtraies acidophiles et les vieilles chênaies dans le Bois de Laurensart et le Bois des Vallées.

L’étude d’incidences identifie également des conséquences potentiellement importantes et imprévisibles sur l’alimentation du Marais de Laurensart (site Natura 2000), le tracé détruisant en partie la source alimentant ce marais.

Par ailleurs, la fragmentation des massifs boisés de Laurensart et du Bois des Vallées constituera quant à elle un isolement important des populations d’espèces terrestres (mammifères, batraciens, reptiles, etc.) et une détérioration de l’habitat des espèces d’oiseaux et de chauves-souris.

Parmi les espèces menacées par le projet, citons notamment :

  • le castor d’Europe présent sur la Dyle, 
  • la chevêche d’Athéna,
  • le martin-pêcheur d’Europe, 
  • la bécassine des marais, 
  • la sarcelle d’hiver,
  • la locustelle tachetée,
  • le lézard vivipare, 
  • l’orvet fragile, 
  • ainsi que plusieurs espèces de chauves-souris.

Malgré l’abondance d’espèces protégées sur le tracé, étonnement, aucune demande de dérogation à la Loi sur la Conservation de la Nature n’a été demandée.

D’un point de vue paysager, la campagne entourant la Ferme de l’Hosté à Basse-Wavre constitue la dernière percée visuelle depuis l’agglomération de Wavre vers un paysage rural bien conservé, équilibré entre bois et terres agricoles. Le site correspond d’ailleurs à un lieu de balade fort apprécié par la population wavrienne.

Victoire : le Conseil d'Etat annule le permis du Contournement Nord de Wavre

Ce 16 décembre 2021, nous apprenions que le Conseil d'Etat annulait le permis d'urbanisme du Contournement Nord de Wavre, délivré le 27 septembre 2019, suite au recours introduit par plusieurs associations environnementales, dont Natagora !

Le Conseil d'Etat appuie son annulation sur le fait que les aspects biodiversité n'ont pas été suffisamment pris en compte dans le projet et son étude d'incidences sur l'environnement.

C'est une vraie victoire pour les nombreux opposants à ce projet, regroupés au sein de la Plateforme associative "CNW". Les nombreuses années de combat contre ce projet du siècle passé, plus du tout en phase avec les enjeux actuels du point de vue de la mobilité, du climat, de l'environnement ou de la biodiversité, ont payé.

La dernière déclaration politique régionale ne fait heureusement plus la part belle aux projets routiers.  Elle devrait plutôt permettre le développement des alternatives au contournement, en lien avec l'évolution des pratiques du monde du travail : télétravail, horaires décalés, transports en commun, modes de déplacement "doux", réaménagement des infrastructures existantes, etc.

Merci à tous pour votre soutien, notamment lors de l'organisation de l'impressionnante chaîne humaine, le 13 octobre 2019, ayant rassemblé plus de 1200 opposants à ce projet routier destructeur.