140 organisations de la société civile tirent la sonnette d'alarme sur le recul des mesures environnementales dans l'UE
À un mois des élections européennes, plus de 140 organisations de la société civile tirent la sonnette d'alarme. Dans une nouvelle lettre ouverte adressée à nos représentants au sein des institutions européennes et des gouvernements nationaux et régionaux, demande l'arrêt immédiat de la vaste attaque contre les engagements et les mesures phares pour faire face, avec urgence et sérieux, à la crise écologique et à l'effondrement de la biodiversité qui menace les fondements mêmes de notre société.
Natagora est naturellement cosignataire de cette lettre. Vous trouverez ci-dessous une traduction libre du texte original en anglais.
Lettre ouverte de la société civile sur le recul des mesures environnementales dans l'UE
La relation de notre société avec la nature qui la nourrit est fondamentalement rompue. Malgré l'effondrement écologique imminent et l'accélération alarmante de la crise climatique, les gouvernements européens et les responsables politiques de l'UE bloquent actuellement de nouvelles mesures de protection de la nature et détruisent celles qui sont déjà en place.
Une nature saine est à la base de notre capacité à nous nourrir, à boire de l'eau potable, à respirer de l'air pur et à vivre dans un climat sain. Nous sommes horrifiés de voir que tant de politiciens en Europe menacent les fondements de la vie sur cette planète pour apporter de fausses solutions aux difficultés des agriculteurs. En effet, ils ne font rien pour répondre aux plaintes des agriculteurs concernant les pratiques abusives dans la chaîne d'approvisionnement ou la concurrence déloyale et les importations à bas prix résultant des accords commerciaux. Et tout cela dans une démarche opportuniste pour recueillir quelques voix supplémentaires lors des prochaines élections.
L'Agence européenne pour l'environnement (EEA) a lancer l'alerte. Le continent européen n'est absolument pas préparé à faire face aux effets du changement climatique. Les écosystèmes naturels participent à réguler le climat et nous protègent des événements météorologiques extrêmes, de la sécheresse, des vagues de chaleur et des inondations continuent à disparaître alors que nous devrions les restaurer.
Ces derniers mois, la Commission européenne d'Ursula von der Leyen a assoupli les règles en matière de pollution pour les exploitations industrielles, abandonné les plans de production alimentaire durable, renoncé aux objectifs de réduction des pesticides et mis en veilleuse les efforts visant à garantir la résilience de l'approvisionnement en eau. Certains gouvernements nationaux ont, par leur vote, gelé les projets de l'UE visant à restaurer la nature en Europe et compromis les règles de responsabilité des entreprises dans la protection des droits de l'homme et de l'environnement. Aujourd'hui, la Commission européenne veut découdre les normes environnementales, pourtant minimales pour les exploitations agricoles afin d'apaiser les lobbies de l'industrie. Les ministres de l'agriculture menacent, quant à eux, les nouvelles règles de l'UE pour lutter contre la déforestation mondiale.
La nature n'est pas en contradiction avec la capacité de notre société à prospérer, elle en est le fondement même. Mais certains dans les capitales européennes et dans les institutions de l'UE accélèrent, par leurs prises de positions politiques, la crise de la nature et du climat et mettent en danger la vie des personnes qu'ils représentent.
Nous, la société civile, vous demandons instamment d'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.
Photos : CNCD-11.11.11